samedi 2 octobre 2010

DANS UNE CASSETTE, LE FILM RESTE INTACT !...

De nos jours, le gamin de moins de dix ans a le réflexe d'aller à l'ordinateur pour voir un film. Il a un choix incroyable, aussi bien en DVD, BR qu'en version pirate, sans parler des chaînes numériques et de la VOD. Il en a tellement qu'il n'en regarde même plus d'ailleurs, comme ses parents qui téléchargent, entassent et ne regardent jamais ce qu'ils ont chopé. On en est tous, plus ou moins, là.

A la fin des années 70, il n'y avait rien de tout ça. Le magnétoscope tel que nous le connaissons, ou presque, ne débarqua officiellement qu'en 1979, le fameux Sony qui, malgré sa dizaine de kilos bien tassés, se portait en bandoulière dans une sacoche cuir, avec le chargement à K7 dorsal, et seuls des gens avec des salaires conséquents y avaient droit. Quant au cinéma à domicile, c'était du domaine de la science-fiction. Pour les gamins, s'ils voulaient voir leurs héros, ils avaient deux choix: la télévision et ses émissions pour la jeunesse ou le cinéma le mercredi après-midi, ou le ouikène, avec ses parents. C'était tout. C'était maigre, et lorsque l'on rêve d'épisodes de Goldorak sans fin dans sa propre chambre, cela crée une demande, consciente ou non. On veut la chose chez soi! Les marchands de jouets de l'époque le comprirent et sortirent des ersatz, histoire de compenser. Le View-Master en fut un:


Tous les gamins de ma génération ont connu ce système. On glissait un des disques dans la visionneuse, façon "jumelles", et on le faisait tourner pour voir les images dedans. L'avantage de ces disques était que les images provenaient directement de la série, ce n'était pas des dessins crasseux venant de productions italiennes comme les décalcomanies ou les bandes-dessinées. C'était donc salement bluffant et cela nous replongeait directement dans le dessin-animé. Un petit bout de bonheur fixe à s'en décrocher la rétine.



Verso. "Goldorak est-il réellement invincible?" Non mais quelle question idiote! Goldorak EST Dieu! Je ne reviendrai jamais là-dessus!


La visionneuse rouge, tenue par la gamine en haut, était la plus répandue.

Je n'en ai jamais eu personnellement mais un cousin à moi si. C'était fun, même s'il n'avait pas Goldorak mais des trucs Di$ney si je me souviens bien. Ce genre de système existait également pour voir des diapositives. C'est typiquement année 70.

Une pub.


La 3D, bien avant Avatar...


Le Pocket Show. Alors ça, je ne sais pas ce que c'est mais je serai curieux d'en voir un et surtout, l'image que ça donnait. Ça doit être comme les porte-clés éclairants j'imagine.

Un scan très intéressant démontrant a+b ce qu'était la vidéo ludique à la fin des années 70. Des machins mécaniques, très rarement électroniques, surtout à base de cassettes énormes pour les films, à faire tourner soi-même, des rétro-projecteurs cheap et flous, des boîtes creuses rappelant la télé de mémé... Ça paraît être le moyen-âge quand on voit ça maintenant et pourtant, c'était la modernité pour nous à l'époque. Merci de ne pas rire du pull et de la coupe de cheveux du gamin, on était tous comme ça, ou presque, à ce moment-là...


Là, c'était déjà plus sérieux avec des projecteurs de films Super 8. J'ai eu celui du milieu, avec un seul film, celui de Goldorak évidemment, en version muet... Je me souviens que c'était l'épisode N°33 mais le voir fut un beau bordel. L'appareil avait du mal à enchaîner le film, la bande se coinçait etc. Un jouet bien trop délicat et compliqué pour un gamin je pense.


Echantillon de films disponibles à l'époque. Ils n'étaient pas donnés mais c'était du film aussi.


Ah le Minicinex! Je l'ai eu et exactement le modèle ci-dessus! C'était à mi-chemin entre la visionneuse et le film. On tournait soi-même avec la molette le film contenu dans la cassette, qui ne contenait que quelques scènes du dit film, muet évidemment. Malgré les grosses piles qu'il fallait mettre dessous (4 ou 6? Je sais plus...), la puissance lumineuse projetée était plus que faiblarde mais quand on est gosse... J'ai eu trois cartouches avec ce Minicinex: deux Star Wars et Peter et Eliott Le Dragon.


Les cassettes étaient faites pour s'adapter sur différents appareils. Ici, le Cinevue, plus rustique mais ne nécessitant pas de piles. On se collait ça sur l'oeil et hop!


Une pub de l'époque à ce propos.


Une autre.


Le Minielec, la version luxe du Minicinex. Là, ça tournait tout seul et sans doute en plus grand.


Voyez, un seul type de cassette pour trois appareils différents.


Une cassette Goldorak en état. Ça doit valoir des sous. On peut lire que l'épisode, du moins les bouts, est celui du Mercenaire De L'Oppression. Un bon épisode.

Une cassette Cendrillon. La solidité des cassettes et des projecteurs firent que tous ces crincrins doivent encore parfaitement fonctionner à l'heure actuelle.

2 commentaires:

  1. C'était une époque ou on étaient tellement passifs devant nos écrans que n'importe quel connerie qui donnait la sensation magique d'interagir avec le contenu, avec ce qu'il se passait sur l'écran nous rendaient dingues. Quand j'ai eu mon premier magnétoscope j'étais fasciné a l'idée que pour une fois... c'est moi qui décidais de ce qui passait et de la façon dont je voulais. Je vous raconte même pas la première fois que j'ai touché un jeu vidéo !

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