vendredi 25 février 2011

SUPERMAN VS MUHAMMAD ALI STATUE - DC DIRECT

Les gamins aiment les winners, ça donne un modèle à qui s’identifier. Les losers, eux, sont impitoyablement rejetés à la mer. Dans la cour de récré de mon école primaire, à la fin des années 70 début 80, nous avions nos champions, et je parle de vrais personnages là, pas de la fiction. Des êtres de chair et de sang, souvent des sportifs, mondialement célèbres, et N°1 dans leur spécialité. Pour le foot, c’était Maradona et bientôt Platini. Pour le tennis, c’était Borg. Pour le karaté, Bruce Lee. Pour la boxe, c’était Mohamed Ali. C’était les héros de l’époque, comme maintenant on a Messi ou Federer. Sport de combat et médiatisation extrême obligent, le nom de Mohamed Ali revenait très souvent, même s’il était déjà largement en fin de carrière au moment où je démarrais tout juste la mienne.


J’aime la boxe, surtout celle des années 70/80. Je pense que je tiens ça de mon père qui, lui aussi aimait ce sport et s’y intéressait un peu. Je ne suis pas expert non plus mais j’aime voir ces vieux matchs et déjà organisés par Don King et ses cheveux en toile d’araignée... Y’en a plein sur Youtube et les documentaires consacrés ne manquent pas.
Dans le film culte Et La Tendresse… Bordel !, Jean-Luc Bideau délivre un dialogue savoureux en voyant deux boxeurs à la télé. Il disait :

- C’est ça le monde ! Les plus forts qui gagnent, les plus faibles qui s’écrasent et les autres qui regardent !

Je suis assez d’accord avec ça. La boxe plaît pour sa violence certes, mais aussi parce que, primairement, casser la gueule de quelqu’un qui vous emmerde est encore la meilleure façon de régler les problèmes qu’il peut vous causer et surtout, d’avoir raison. Dans la nature, c’est le plus fort qui gagne, non pas le plus pur, le plus beau ou le plus mignon. Juste le plus fort. La boxe permet de retrouver cette loi animale que notre civilisation a fait semblant d’effacer bien qu’elle existe toujours. L’argent, la puissance médiatique ou la loi ont remplacé la force brute.
Devant un ring, il y a transfert de personnalité. On rêve d’être à la place du champion et d’éclater la tête d’un ennemi qui peut tout aussi bien être son patron que son voisin. On voudrait tant le faire dans la vie, les occasions ne manquent pas, mais on ne peut pas, sinon, c’est la taule, ou pire les dommages et intérêts. Ne reste que les moyens indirects pour écraser son adversaire : allez pleurer à la police, saisir son avocat, faire virer ou muter l’impudent quand on s’appelle Sarkozy etc. Des trucs de lâches donc, mais ça va avec notre époque. Les trouillards règnent et l’on se planque derrière les autres ou des arsenaux juridiques pour régler ses problèmes. J’ai toujours aimé cette idée du duel d’honneur.

- Rendez-vous demain matin à 06h sur le pré, l’arme sera le pistolet !

Deux flingues, deux témoins, les deux ennemis dos à dos, 20 pas, on se retourne et pan ! Celui qui reste debout a raison. Même s’il a tort ! C’est beau, noble, romantique et vivifiant !

Mohamed Ali s’était autoproclamé dès la fin des années 60 « le plus grand boxeur de tous les temps ». Trente ans après son arrêt définitif, on retient surtout de lui sa grande gueule. C’est un peu dommage mais sa carrière sportive se mêlait à une époque contestataire qui n’existe plus désormais. Cela ne veut pas dire que les problèmes aient été résolus, bien au contraire. Mais les jeunes des années 60/70, et même le début 80, avaient encore des idéaux, des causes à défendre, et surtout ils avaient la volonté de le faire ! Une sorte de bouillonnement contestataire tout droit issu des années 60 les poussait à agir. De petits groupuscules, les fameux « gauchistes » comme on disait et mot revenu très à la mode ces dernières années dans l’électorat de Droite (les commentaires des abonnés du Figaro sont hallucinants à ce propos!), qualifiant tout ce qui ne pense pas comme eux, se créaient un peu partout. Beaucoup n’étaient que des foireux rêvant les yeux grands ouverts, mais le mot d’ordre était de changer la société et les mentalités. C’est fini de nos jours tout ça. Désormais, l’idéal des jeunes, c’est de s’acheter un iPhone et porter des fringues de marque... La société de consommation a gagné. Certains pourraient me dire que c’est faux, que les jeunes manifestent régulièrement dans la rue, on l’a encore vu récemment. Mouais… En mettant de côté les ultras fanatisés, donc manipulés, par les syndicats d’étudiants et autres partis politiques d’opposition, combien sont là-dedans pour la seule et unique raison que ça leur évite d’aller en cours ?
Dans les 70’s, aux USA, pays des lobbies, où le seul moyen pour exister était d’être blanc et riche (il y a eu du progrès depuis; être riche suffit désormais…), être noir et pauvre était un double handicap et cela signifiait également : pas d’espoir. Mais la situation changeait grâce à des hommes qui avaient eu le courage de se relever et de dire non. Ali n’était plus un « sale nègre » qui devait marcher dans le caniveau lorsqu’il pleuvait pour laisser le trottoir abrité aux Blancs, il était le champion du monde de boxe. Ce n’était pas Malcom X ou Martin Luther King, des gens connus presque exclusivement aux USA. Ali, lui, touchait le monde et il se servit de cette popularité pour délivrer un message politique. Il montrait que les Blacks pouvaient aussi gagner. Combien de ses congénères se sont montrés enfin fiers d’être ce qu’ils étaient et n’en ont plus eu honte grâce à lui ? Y a-t-il un seul Black de nos jours qui fasse avancer des idées d’égalité et de respect ? Non ! Les plus célèbres de la nouvelle génération sont aussi cons que les Blancs, ne rêvant que de fric, de frime et se prennent pour des mecs méchants. Le milieu rap nous le montre tous les jours. Ce sont des caricatures de ce que le pire des Blancs racistes peut sortir sur les Blacks. Si j’étais Black, je me sentirai insulté en voyant des mecs comme 50 Cents ou Puff Daddy par exemple.

Malgré toutes les choses positives qu’il a apportées à son époque, Ali n’avait pas que des bons côtés. Il était mégalo, hypocrite, pouvait trahir d’anciennes amitiés juste pour faire sa pub et il était raciste. Et oui. Quand il rencontra presque en secret des membres influents du KKK, il leur dit que leur vision était presque la sienne : les Blanches avec les Blancs et les Noires avec les Noirs ! Comme quoi, la couleur de peau ne veut rien dire. Il insultait également les autres boxeurs noirs américains, les traitant « d’oncle Tom », ce qui désigne ces Blacks se prenant pour des Blancs et faisant tout pour leur ressembler et surtout leur plaire.
Mais derrière l’insupportable grande gueule, bien manipulée par les foireux de Nation Of Islam, secte abracadabrantesque digne de la Scientologie pour ses théories dont il fit partie et à l’origine de sa reconversion et son changement de nom de Cassius Clay en Mohamed Ali, il y avait un véritable champion. Il n’aurait pas pu gagner autant de matchs ni de titres s’il n’avait eu que de la gueule. Sonny Liston ou George Foreman, ce n’était pas des minables et Ali les a tous allongés. Il dansait littéralement sur le ring. Quelle vitesse, quelle rapidité, et des coups incroyables. Même si je lui préfère Joe Frazier sur le plan technique et surtout humain, car humble et chaleureux, Ali était un grand boxeur. C’est indéniable.
Désormais retiré, il a pris ses distances avec Nation Of Islam et vendu son nom et son image dans les années 80 contre un magot de plusieurs dizaines de millions de dollars. Malade, il souffre d’un syndrome parkinsonien qui lui fait danser le jerk sans bouger, conséquence de trop de coups encaissés lui ayant abimé le tronc cérébral. Intellectuellement tout va bien, mais physiquement, c’est fini. Il ne peut même plus parler convenablement. Frazier, baptiste fervent, dira que Dieu lui fait ainsi payer les saloperies qu’il a dit sur son compte à l’époque de leur troisième affrontement, le fameux Thrilla In Manilla, considéré comme l’un des plus grands combats qui fut. On frissonne quand on sait qu’Ali souffrait déjà de ce mal en 1978 mais, shooté aux hormones et à la L-Dopa, il continuait de boxer par orgueil et surtout, pour faire vivre tout le paquet de suceurs qu’il traînait avec lui et qu’il appelait « ses amis ». Son dernier combat en 1980 face à Larry Holmes fut le combat de trop.
Ses rares apparitions publiques laissent un goût amer dans la bouche. Le champion de boxe agile, gracieux et puissant sur le ring n’est plus qu’une ombre, un homme diminué, vibrant comme un sex toy. Le lion est mort.

L’an dernier, j’étais tombé sur cette statue, déjà en précommande, alors que je cherchais justement quelque chose pour rendre hommage à Superman (c’était avant que je ne découvre et reçoive le Superman Kingdom Come). Superman ET Mohamed Ali ! Deux héros de mon enfance réunis sur une seule et même statue ! Quel pied ! Et quel drôle de diorama tout de même ! En fait, cette statue, qui en a laissé perplexe plus d’un sur les forums, est tirée d’une BD sortie en 1978. La couverture en elle-même est un chef-d’oeuvre, avec des tas de personnages, de fiction et réels à identifier. Ce n’était pas la première fois, ni la dernière, que des cross-over aussi improbables se produisaient. Par la suite, pour rester avec Superman, on le verra combattre Musclor ou les Thundercats (Cosmocats)
Ma bouche s’emplissait d’un épais liquide devant les quelques photos de présentation de cette double statue. Hélas, elle s’est asséchée assez vite à la vue de son prix : 250$. Il était clair qu’elle approcherait dangereusement les 200€ ici. Je pouvais me la payer mais bon, il fallait économiser pas mal de crédit et j’avais d’autres trucs plus prioritaires à acheter avant ça. Je l’ai mise de côté, sachant plus ou moins que je ne l’aurai probablement jamais. C’était sans compter sur la générosité de ma femme et de son entêtement à m’offrir quelque chose pour mon anniversaire en décembre dernier. Je dis entêtement car, d’une part, je ne fais pas de gros efforts pour me faire offrir des trucs à cette période, mais surtout parce que passer la commande fut une véritable galère : nouvelles et nombreuses portes de sécurité bien chiantes à passer, bugs du formulaire, déconnexion du modem… Il fallait en vouloir. Mais elle tint bon et ne profita pas de tous ces problèmes pour renoncer, comme certains auraient pu le faire, afin d’économiser quelques sous. Ma femme est une sainte, je l’ai toujours dit.
Il se passa un peu plus d’un mois avant que je ne reçoive ce cadeau célébrant mes (déjà) 38 ans. Mais ça valait vraiment le coup.

Ça sent l'énergie!

Face to face!

Superman : - You're talkin to me?
Ali : - You fuck my wife?

Qui atteindra l'autre le premier?

Excellente sculpture.

Couleurs éclatantes et anatomies respectées.

"Float like a butterfly, sting like a bee!"

Voyons l'ami Clark de plus près...

Superman avec des gants de boxe, quand même...

Un logo qui vaut de l'or.

DC Direct n'est pas très doué concernant les statues de Superman mais là, pas de problème.

Un mec qui met son slip par-dessus ses vêtements...

Le logo sur la cape. TRES important chez moi.

Il a la même coupe depuis plus de cinquante ans lui.

C'est le Superman que j'ai toujours connu, pas celui bâti comme Colossus ou avec une "mulet"...

La même mâchoire que Robert Pattinson. C'est pas un compliment...

Au tour de Momo.

Demandez à ses adversaires ce qu'ils pensent de ses coups...

- What's my name?

Les fixations tiennent parfaitement, on voit ça plus bas.

Athlétique.

Musclé!

Le personnage est parfaitement respecté.

Ça ne te gênait pas un short "blanc"?...

Merde, je l'ai énervé là je crois...

Il prend son élan et...

Attention!!

Le socle, presque un dessous de plat, avec ses trous pour installer les statues.

Le dos.

Avec sa boîte. Une pièce de choix pour moi. Merci ma chérie pour ce cadeau.

Verso.

Les côtés.

L'autre.

A l'arrivée. Beaucoup de chips. La Cité Des Nuages ne compte pas là-dessus.

Extraction.

Ouverture. Le certificat d'authenticité au-dessus.

On sort le cercueil.

Pas de casse là non plus. Le socle m'a gêné pendant l'ouverture.

Ils me tournent le dos ces enfoirés!

Allez hop, on sort tout ça!

Sous capote.

Safe sex.

Il pèse son poids le socle.

Premier montage. Les pitons entrent parfaitement dans les trous. J'avais dû un peu forcer pour la statue de Lynda Carter.

Et voilà.

Premier affrontement!

9 commentaires:

  1. Bravo tres belle piece ... pas mal la petite histoire

    une femme sympa que tu a

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  2. J'attendais ça depuis longtemps!!!!!!

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  3. @my.hero
    La meilleure des femmes.

    @Dom
    Toujours aussi impatiente... :)

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  4. Ta femme c'est le Père Noël! Tiens bien les rennes! :D

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  5. @Alain
    J'ai la naïveté de croire qu'elle aime son homme. On n'est jamais sûr avec les femmes...

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  6. Je suis d'accord ...On n'est jamais sûr avec les femmes ... si elle simule ou pas ... :)

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  7. Petit hommage à Joe Frazier qui nous a quitté hier. Ce fut la première news que j'ai appris ce matin et ça m'a fait chier. Un grand boxeur est parti. :(

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  8. Pour info, l'album dont est tirée cette statue a été réédité en très grand format sous forme de coffret cartonné "collector"

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  9. Vu aussi, une superbe présentation d'ailleurs. Malgré son côté "n'importe quoi", ce comic est un classique.

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