samedi 26 janvier 2013

ROM SPACEKNIGHT



On est à la fin des années 70, la science-fiction et le futur sont plus que jamais à la mode, grâce à Star Wars essentiellement. Vaisseaux spatiaux et robots sont partout à la télé. Les gadgets électroniques à base de circuits imprimés nous envahissent et les jeux vidéo, pourtant à leurs balbutiements, promettent déjà nombres de vies sociales brisées. Côté fringues, exit les couleurs criardes des années précédentes. L'argenté et le noir sont de rigueur et le chrome pour la décoration intérieure. Même la France, ce pays pourtant toujours en retard d'un métro sur tout, embraye sur le sujet et regarde ce qu'il y a au-dessus de sa tête. A la télé, Goldorak et Temps X triomphent. A la Concorde, Jean-Michel Jarre donne un concert gratuit le 14 juillet, il attend 40 000 personnes maxi. Plus d'un million viendront pour entendre cette "Guerre Des Etoiles" sonore en plein air.
Marvel, toujours à la recherche de nouvelles lubies afin d'écouler du papier, sauta dans le train à destination du futur et du tout robotique. Il y aura la série des Shogun Warriors par exemple. Mais aussi Rom, qui en sera l'une de ses plus brillantes incarnations. Sauf que là, ce n'est pas Marvel qui vint à Rom mais le contraire.

J'avais déjà évoqué Rom dans mon post "Mes" Années Strange. C'est un personnage qui a énormément compté pour moi. On l'a même revu dans mon post sur la censure Lug. Parcours curieux pour ce personnage. Jouet crée par la société Parker Brothers, elle décida d'y adjoindre les services de Marvel pour mieux le vendre en lui commandant une série entièrement dédiée. Les seconds couteaux Bill Mantlo, au scénario, et Sal Buscema, aux pinceaux, s'y collèrent. Le résultat sera loin du jouet bon enfant initialement prévu, une sombre histoire de chasse aux Spectres Noirs assez violente. Ça partait bien. Problème, le robot, plutôt ridicule, comme on le verra plus bas, fut un bide question ventes. Par contre, le comics fonctionna très bien et lui vola la vedette.
Saturday Night Fever et Purple Rain furent deux films merdiques mais leurs bande-originales devinrent cultes chacune de par leur qualité. D'ailleurs, quand on évoque ces deux noms, on pense d'abord aux disques et non aux films. C'est la même chose pour Rom. Le jouet passa rapidement aux oubliettes mais pas le comics, marquant des millions de jeunes lecteurs du monde entier de par son ambiance et son époque.

Retour rapide sur un jouet raté et ses à-côtés.

La couv' du premier numéro, que l'on doit à Frank Miller d'ailleurs. On est encore loin de l'aspect qu'il aura dans les aventures dessinées par Sal Buscema. Pieds bizarres, aspect mastoc, mains en forme de pince à sucre...

Pendant qu'on y est, on se fait plaisir avec la première couv' française sur Rom, peinte par Jean Frisano pour le Strange 134 datant de février 81. J'aime bien sa tête, on a envie d'y introduire deux tranches de pain... Plus sérieusement, en voyant Rom, on ne peut s'empêcher de penser à Gort, du film The Day The Earth Stood Still.


Bon, on passe au jouet maintenant. Dans les comics, cette pub revenait souvent. Pas de photos, juste un dessin. C'est pas le pied, on ne sait donc pas à quoi s'attendre. Ça préparait le gamin.

Encore une pub d'époque. Là, on a des photos mais on commence à s'inquiéter un peu, surtout sur les jambes et pieds palmés du robot. On dirait un homme-grenouille de l'espace... Notez l'erreur dans la présentation du Translator et l'Energy Analyser. C'est le contraire.

Passons à la pub américaine en elle-même. Elle serait presque convaincante.

Une autre pub, plus savoureuse car plus longue et surtout, kitch à souhait. Appréciez la voix d'outre-tombe du narrateur. Combien de gamins américains ont dû couiner de désir devant cette pub à l'époque?

Passons au robot en lui-même. La boîte, avec ses formes géométriques, trahit de suite ses origines de la fin des 70's. Je me rappelle très clairement de livres d'école en primaire avec des couvertures de ce genre. Il y a encore des immeubles décorés ainsi. On évite d'y amener du monde quand on habite là-dedans...

Ouverture de la boîte type "fenêtre", j'aime bien.

Dépouillage du robot et là, on ne peut être que déçu. Où est sa couleur argentée?

Le seul truc qui le sauve, c'est la dose en accessoires clignotant et crachouillant. Et puis le coup du câble, ça me botte! C'est sans doute Rom qui fournissait l'énergie à ses bidules par le câble. Je suis honnête, on me l'aurait offert à l'époque où il est sorti, j'aurais été super content. Maintenant, je ne peux lui voir que des défauts forcément. A noter que ce jouet pourtant bancal se négocie des fortunes sur les sites d'enchères, en particulier si la boîte est neuve. Chez certains collectionneurs, seule la boîte semble compter, ce qu'il y a dedans, c'est secondaire...

Quelques bonus, un "custom" de figurine réalisé par un amateur. Plutôt pas mal!

Dans le domaine de la statue de luxe, celle de Bowen avec son buste. Des pièces qui nécessitent désormais de vendre tous les reins et foies de tous les membres d'une famille très nombreuse afin de les acquérir. Photo d'un particulier français empruntée sur un forum dédié. S'il lit ce post, il peut nous parler du plaisir que lui procurent, sans doute encore aujourd'hui, ces pièces assez somptueuses.

En conclusion, une affiche dans un style rétro que j'affectionne. Rom, tu n'es pas mort dans ma mémoire (gag).

7 commentaires:

  1. Bon article.
    Je crois que. Maintenant, Marvel à perdu les droits de ROM, ce q ui fait qu'ils ne peuvent plus utiliser le personnage.
    Cependant,ils ont détourné le problème en créant une série à part entière appelée Space Knights (on peut en trouver des images sur Google).
    Il s'agit de gars en armures de dufferentes couleurs qui ressemblent vaguement à celle de ROM.
    Je n'ai pas lu le comics donc j'ignore si ça a lien avec ROM.

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  2. Un bel hommage ... un peu anorexique vu que tu as déjà presque tout dit sur lui ailleurs :D
    Le jouet a effectivement une couleur décevante mais à part cela je le trouve plutôt sympathique.
    On dirait que ce sont les auteurs de chez Marvel qui ont inversé le translator et l'analyseur, vu que la pub, à moins que mon anglais moyen ne me trompe, présente ces objets de la même manière que les photos promotionnelles. Mais je comprends ce choix de Marvel si c'est le cas : le Translator est un objet léger et discret (tout est relatif ...) de même dimension que le Neutraliseur, alors que l'Analyseur est un patacaisse énorme et encombrant. Vu que dans la bédé Rom en appelait bien davantage à l'Analyseur qu'au Translator (qui n'apparait que quelques fois) l'inversion était heureuse.

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  3. Maxpa: en fait Marvel, tout comme avec Micronauts, ne peut juste pas utiliser le personnage et l'appellation de ROM, mais tout le reste, créé dans le comics, oui. (spectres noirs/ Dire Wraiths, Terminator etc...).
    Oui, spaceknights est la suite de ROM (appelé The One ou approchant et dessiné sous une forme humnaoide blanche), dans le futur, où Brandy a eu 2 jumeaux. On ny voit pas ROM.
    J'ai écris un gros dossier de 12 pages sur la série dans SCARCE 61 (dispo par mon intermédiaire), bien complet.

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  4. Effectivement, Marvel a perdu les droits sur Rom, mais comme la BD était intégrée à son univers et qu'elle avait développé l'univers de Rom (les Chevalires de l'Espace, Galador, les Spectres Noirs - évoqués néanmoins dans la pub américaine, "Dire wraiths"), la firme a produit une nouvelle mini-série sans Rom (apparaissant sous la forme d'une silhouette et appelé, The One).

    NB. Parmi les Chevaliers de l'Espace, apparaissait un cyborg du nom de... Terminator. Marvel aurai t dû déposer les droits.

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  5. Juste comme ça, en passant, vous ne trouvez pas que c'était quand même un peu un Nazi, Rom ? (avec ses potes les Nazis de l'espaceà

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    1. On peut faire des parallèles avec les nazis sur presque tout à partir du moment qu'il y a un concept "bien contre mal". Et encore, tout cela est tellement subjectif... Les Allemands pensaient être les "gentils" pendant la guerre, les "méchants" c'était les autres. Le mal n'est qu'un point de vue.
      Quant au coup des nazis, j'ai lu dans les années 90 un truc là-dessus à propos de Dragon Ball Z. Un psy ricain avait une théorie disant que DBZ, c'était l'incarnation même du nazisme. Explication. D'après lui, les sayans de base étaient des représentations des Juifs, parce qu'ils étaient bruns et mat de peau. Mais quand ils se sont tous transformés en "super sayan", ils sont devenus des nazis, parce qu'ils étaient tous blonds et clairs de peau. Ils avaient tué les Juifs... Quand on lit une telle connerie, on ne peut qu'exploser de rire. Ce que j'ai fait à l'époque.

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    2. Et puis pitié ... pause avec ces histoires de nazis, de juifs qui ont souffert, ouin ouin ouin ... Les compagnons de la pleurniche nous rabattent assez comme ça les oreilles de cet horrible passé. La perception de cette période est si affective encore ! Sortons de la mémoire, entrons enfin dans l'Histoire !!!
      Pour Rom, Marvel avait à l'époque l'habitude sans complexe de proposer des histoires avec des personnages qui ne leur appartenait pas. La politique a changé depuis.

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