ALBATOR 1984 ATLANTIS CAPTAIN HARLOCK ARCADIA - AOSHIMA

Jeudi 12 janvier 1984. Probablement entre 17h et 18h. Fraîchement rentré de l’école, je m’installais de tout mon long dans le canapé familial pour suivre le premier épisode d’Albator 84. Avions-nous été briefé la semaine précédente de cette nouvelle série ou est-ce tombé comme un cheveu sur la soupe ? Je ne m’en rappelle plus. Toujours est-il que j’étais là et j’attendais.
Albator. Ce n’était pas un inconnu, loin de là, mais nous ne l’avions plus vu en France depuis la diffusion de la série qui l’avait fait découvrir en 1980, et que l’on nomme désormais « Albator 78 ». A peine quatre ans s’étaient passés donc. Ce n’était pas vieux. Enfin, si. Quand on a 11 ans, comme c’était mon cas à ce moment-là, 4 ans, c’est presque ⅓ de vie, et c’est énorme.
Ayant de très bons souvenirs de lui, j’étais donc heureux de revoir le pirate de l’espace. Après quelques années d’absence, je retrouvais un borgne perdu de vue…

Je me rappelle très distinctement de ce premier épisode, et surtout de ma déception après visionnage. Je n’avais pas retrouvé « MON » Albator, celui de 1980. Tout gosse, j’étais déjà nostalgique…
Certes, physiquement, il était toujours le même, « avec son bandeau sur l’oeil, avec sa joue balafrée », sa cape et son air constipé. Mais il n’y avait pas de Sylvidres. Stelli et son ocarina, qui me foutait presque toujours les boules, n’était pas là non plus. Ramis et Clio étaient également absents. Et surtout, le pire, le vaisseau d’Albator n’était pas le même ! Je crois que c’est ça qui m’a le plus frustré. Qu’est-ce que c’était que cet Atlantis vert avec cette grosse tête de mort à l’avant ?
L’Atlantis, ce vaisseau mythique pour moi, sa couleur bleu nuit, son tranchoir de proue, tout cela avait disparu et je me retrouvais avec un truc moche. Très contrarié, j’ai de suite détesté ce vaisseau parce que ce n’était pas celui que j’avais toujours connu. Il ne faut pas changer les habitudes des fans. C'est pour ça qu'un éventuel retour de Goldorak m'effraye, ils le relookeraient forcément et un psychorigide comme moi ne le supporterait pas.

Cet Albator 84 ne m’a pas plu mais ne m’a pas déplu non plus. C’était très bien dessiné et animé contrairement à la série de 78. Et je l’ai suivi, d’épisode en épisode. Une histoire à chaque fois, on évitait les suspens de la mort. Je crois que ça s’est déplacé tous les lundis ensuite.
Le scénar était quand même assez familial et un peu boulet sur les bords. Les pauvres humains opprimés, pleins de bons sentiments, qui se sacrifiaient souvent pour des ingrats, et ces ingrats regrettaient ensuite, mais c’était trop tard. On trouvait également énormément de personnages-mascottes et autres faire-valoir.
Les ennemis de cette série, les Humanoïdes, n’avaient pas la prestance des Sylvidres. Ils étaient verts, laids et cons. Quand ils mourraient, point de cri de la mort et d’auto-combustion. Comme toujours dans ces guerres, on avait aussi un traître en puissance, le Dr. Zon, un humain s’étant vendu aux ennemis et qui, on le devinait de suite, tout comme Vilak dans Albator 78, finirait par rejoindre le camp des « bons » mais à titre posthume uniquement. Et oui, il devait mourir pour se faire pardonner sa traîtrise.
Un autre truc de bien était les musiques de fond, les fameuses BGM. Dans Albator 78, elles avaient été supprimées et remplacées par des musiques originales d’Eric Charden, pas fameuses et souvent les mêmes. Là, l’intégrité sonore d’Albator, et le travail de Shunsuke Kikuchi, qui avait déjà signé les BGM de Goldorak, furent respectés. Ces BGM sont superbes et Kikuchi est ici au même niveau qu'un Seiji Yokoyama. La classique scène de fin des épisodes, avec l’Atlantis s’en allant au loin sur une musique d’une tristesse aussi infinie que l’espace, est encore présente dans toutes les mémoires de ceux qui ont suivi la série.

Un dernier mot en passant sur la VF, très bonne, et qui comporte des noms prestigieux pour ses voix, comme Roger Carel, Jacques Balutin, Francis Lax, Catherine Lafond etc. C’était le temps où l’on mettait un peu d’argent dans le doublage. Les marchands de jeans d'AB Productions feront oublier toutes ces méthodes de travail à l’ancienne au nom de la sacro-sainte rentabilité...

Bref, cet Albator 84 avait traversé ma vie mais ne m’avait pas marqué comme la série de 1978 avait pu le faire. Alors, vous allez me dire :

- Comment ça se fait que tu as pris ce vaisseau alors que tu ne l’aimais pas ? Est-ce que parce que c’est gratuit pour toi et que ça te permettait de compléter avec l’autre Atlantis ?

Y’a de ça oui, mais il y a surtout aussi beaucoup d’orgueil dans cette acquisition. Elle me permettait de laver un affront personnel. Je ne suis qu'humain...

En 2004 ou 2005, une boutique vendant du jouet japonais se trouvait à Place Clichy. Ils avaient du choix et pas mal de jolies choses. Seuls leurs prix m’arrêtaient. Et ils avaient l’Atlantis, dans une vitrine au ras du sol. La même version que celle ci-dessous car c’est une réédition assez opportuniste que nous fait Aoshima cette année, et que l’on doit au film Captain Harlock qui va très bientôt sortir.
Mauvaise gestion ou ventes médiocres, cette boutique n’a pas tardé à battre de l’aile et, dans les derniers jours, à brader son stock avant de fermer. J’avais vu la chose mais sans en profiter car, même avec de la réduction, ce n’était pas donné. Je payais encore mes gougouilles de ma poche à cette époque. Mais j’en avais touché un mot à un pote, comme ça, histoire de parler. Englué avec une smala vorace et des crédits, il n’achetait pas de jouets lui mais appréciait, et louchait, sur les quelques pièces que j’avais car de la même génération que moi et ayant poussé avec les mêmes dessins animés. Le lendemain de ce papotage, le pote en question me contacta et me dit :

- En sortant du boulot hier soir, je suis allé à ta boutique de jouets Place Clichy, juste pour voir. J’ai vu l’Atlantis d’Albator 84. Il était soldé 120€. Trop cher. Je leur ai dit que je le voulais mais pas à ce prix là. Ils m’ont demandé combien j’avais sur moi. J’ai répondu 60€. Ils me l’ont vendu !

Ça m’a ENORMEMENT contrarié. J’ai pesté de ne pas être entré dans le magasin pour voir de plus près. J’y suis allé dès le lendemain, espérant rattraper le coup, mais c’était trop tard, il n’y en avait plus. L'image du type qui cherche désespérément des sous sans savoir qu'il marche sur un trésor enterré à 10 cm de profondeur dans son jardin me revenait sans cesse. J'avais loupé une occase en or. Quel con !
Mon pote me narguait avec cet Atlantis. Parfois, quand je lui foutais dans les pattes mon Soul Of Chogôkin GX-04 ou le God Phoenix, qui étaient mes pièces les plus classes à cette période, il me ressortait sa phrase favorite :

- Ouais mais moi, j’ai l’Atlantis 84 !

C'était devenu un gag entre nous et il savait que le coup portait à chaque fois. Des gamins de 30 balais se mesurant la zigoubite dans le vestiaire de la piscine municipale…
Deux ou trois ans plus tard, ayant des problèmes de fric, et n’étant pas fan de jouets comme je peux l’être, ayant juste acheté ça pour faire comme moi et parce que l’occasion était trop belle, il revendit son Atlantis sur Ebay à 300€. Le bénéfice était juteux pour lui. Il ne l'avait plus, il redevenait pauvre en jouets, ça m'a soulagé. Et puis j'ai oublié cette histoire. Affaire classée. Ou presque.
Quand j’ai vu cet Atlantis revenir sur le devant de la scène ces derniers mois, je me suis tâté. Bon, il n’est pas horrible, c’est un beau vaisseau, Aoshima fait toujours de l'excellent travail, et ma déception dessus date de 30 ans, j’ai eu le temps de gober la pilule et de m'y faire. De plus, l'ajouter dans ma vitrine consacrée à Albator, juste à côté de l'Atlantis 78, reçu en 2009, me branchait bien. Et puis, le contentieux que j’avais dessus m’est revenu. J'avais l'occasion de laver l'affront pour de bon. Alors, comme ça ne me coûte rien, je l’ai pris ! Non mais.

Et oui, ça jette, je sais.

Je trouvais ça ridicule en 1984, cette tête de mort géante à l'avant. Maintenant, bah, ça va avec le personnage.

32 cm de long pour 808 grammes. Il pèse son poids de par le die cast qui le compose.

Quand je le vois comme ça, la musique de fin démarre dans ma tête. C'est instantané.

C'est du lourd et du plein. Un régal.

Lignes pures. Les yeux et le toucher sont à la noce.

Il faut juste aimer le vert bouteille...

Le petit support pour poser les mini vaisseaux. On revient dessus plus bas.

J'ai en tête une scène où cet Atlantis se fait démolir mais dessous émerge celui de 1978. Quelqu'un peut me dire de quelle épisode ou OAV est tirée cette scène svp? Merci.

80% de ce vaisseau est en die cast. C'est assez impressionnant. Seules les armes, la bicoque à l'arrière et quelques autres parties sont en plastique.

Les armes, parlons-en. Les "laséro-canons" comme on dit en VF. Ils sont bien évidemment articulés.

Quand un tourne, les autres suivent, dessus et dessous.

Les tourelles bougent également suivant l'angle. Il se passe la même chose avec l'Atlantis 78.

N'oublions pas non plus l'éjecteur de particules, le bloc situé derrière le canon du milieu. Lui aussi s'articule.

La poupe du vaisseau avec, son ordinateur protégé par un dôme transparent orange, et la cabine à l'arrière.

Les fans de galions espagnols apprécieront.

Aussi complexe que celui de 78. Quand je pense que j'essayais de le dessiner de tête en 1980... Je ne doutais de rien.

L'Atlantis 78 n'avait pas de canon sous le vaisseau.

Vous avez déjà deviné ce qui se cache dans la proue, on voit ça plus bas.

En plus de la musique de fin lorsque je le vois de dos, j'ai également les bruitages de son envol qui se déclenchent dans ma tête quand je le vois sous certains angles...

Imaginez un petit circuit sonore en plus, avec ces bruitages de vol, ceux des canons en action et quelques musiques de Kikuchi.

Aoshima a décliné ce vaisseau de toutes les façons possibles question couleurs, voir ici.

Aspect vieilli.

J'avais dit lors de sa sortie qu'il était très semblable à celui de 78, c'est faux. J'ai bien comparé les deux, les différences sont importantes.

On revient sur le socle plus tard.

Les grains de poussière sont sans pitié...

Le poste de commande.

J'aime bien l'éjecteur de particules, il crachait sec dans l'anime.

Pas mal hein?

La cabine à l'arrière, en bois dans l'anime?

Mais oui, ça s'éclaire, il suffit juste d'attendre que le soir vienne...

Toshiro/Alfred est là.

Encore cette musique...

Ça suffit! Assez, pitié!

Ôtons le dôme et voyons cet ordinateur.

Aoshima aurait pu faire un truc opaque avec juste quelques potards s'éclairant, comme l'original, mais le visuel en aurait souffert une fois allumé.

Bon, évidemment, vous avez compris que ça s'allume hein... Patience, on y arrive.

C'est comme un Jukebox dans ma tête, je vais craquer...

Voyons ces deux vaisseaux.

Des Space Wolf. Quand on a déjà l'autre Atlantis, et qui en filait deux également, dont un très semblable, on se demande si ce sont les mêmes. Voyons voir ça.

Et bien non. Ça ressemble mais ce ne sont pas les mêmes. J'aurais dû mettre une pièce pour montrer la taille de ces vaisseaux, ça ne dépasse pas le centimètre en longueur.

Ces Space Wolf peuvent s'installer dans un compartiment situé sous le vaisseau, celui au milieu. Ce que vous voyez en haut, c'est le bouton pour le faire briller de mille feux.

La trappe s'ouvre très facilement. Le "made in China" gâche tout...

On peut le mettre comme ça ou carrément le ranger dedans mais ça n'a que peu d'intérêt.

Bon, passons au show lumineux. Alors, comme vous l'avez deviné, parce que vous êtes des p'tits malins, vous avez pigé que sous la proue se cachait un logement pour y mettre deux piles AAA. Depuis l'affaire Mazinger Z DX qui m'a lessivé question batteries, j'ai refait le plein récemment en achetant un lot de 14 d'un coup. Carrefour est votre ami.

Une fois les piles installées, on appuie sur le bouton vu plus haut et place au spectacle!

Toshiro a toujours été une lumière...

Avec le dôme, c'est mieux.

De dos et avec les réacteurs allumés, c'est encore pire, la musique se déclenche plus fort...

C'est pas classe ça?

Y'a une teuf dans la cabine d'Albator ce soir et tout le monde est invité! Et comme ils picolent tous là-dedans, l'ambiance sera au rendez-vous!

J'ai pas testé si, comme l'Atlantis 78, celui-ci était un gouffre énergétique. En effet, l'autre bouffe ses deux piles en moins d'une heure.

La nuit commence à tomber...

La fête bat son plein.

No comment...

Et il faudrait que je collectionne du Popy tout moche, d'occase, en kit le plus souvent, et valant trois fois le prix de cette merveille?

C'est comme un iPhone, vous pouvez vous éclairer à sa lueur...

Devant aussi, c'est illuminé.

Un autre dôme est fourni, mais opaque celui-là. Une fois fixé, la fête est moins intense...

Evidemment, j'ai laissé le dôme transparent dans ma vitrine.

Celui-ci est rangé.

Même si je ne trouve pas ce nom moche, je l'appellerais toute ma vie l'Atlantis. Il y a des choses comme ça qui sont inamovibles.

Tu peux être fier de toi Toshiro.

Ah ben tiens, quand on parle du loup... Oui on sait, c'est toi qui l'a fait.

Pendant que j'y étais, une petite photo avec la figurine RAH de Medicom. On n'a pas fait mieux depuis.

Et évidemment, il fallait que je fasse un petit duo avec les deux Atlantis. Celui de 84 et celui de 78.

Ma préférence ira toujours à celui de 1978. Peut-être parce que je l'ai connu en premier mais surtout parce qu'il est bien plus beau et racé. Mais le 84 est bien remonté dans mon estime depuis.

Même en plein jour, on les fait briller!

Et quand le jour baisse, ça devient grandiose.

- Allons chasser les Sylvidres-humanoïdes!...

La musique se déclenche deux fois là, j'abandonne...

A l'arrivée, noyé dans les chips d'un carton qui m'a fait une petite frayeur car il était tout léger. Je me suis demandé si c'était bien l'Atlantis dedans. J'ai eu le flash d'une figurine PVC d'une idole à gros seins... Ça m'a glacé. Mais non, c'était bel et bien ce que je voulais.

Exhumation.

Recto. Certains ont dit que la boîte avait changé par rapport aux précédents tirages. A confirmer.

Dessous. Notez la couleur du socle qui n'est pas la même.

Verso. Une superbe photo. Si ça ne vous donne pas envie de l'acheter ça...

Dessus.

Extraction.

Ouverture. Le vaisseau est emprisonné dans des tonnes de cales en polystyrène.

La preuve.

Bon, il va falloir le sortir de là et éviter les fausses manips comme pour Andromeda.

On sort les accessoires. On reconnaît de suite le soin nippon, tout est emballé à part.

Le vaisseau a correctement été extrait. Je souffle.

Le bleu de ma couette fait penser à la mer et comme l'Atlantis se posait souvent sur l'eau...

(bruit de vagues et de l'équipage s'amusant sur la plage artificielle de l'îlot de l'ombre morte)

Assez lézardé au soleil, passons au montage. Les accessoires ont été extraits des sachets et j'ai sorti deux piles neuves.

Deux notices de quatre pages chacune sont fournies. Une en jap et l'autre en anglais.

Déjà, il faut mettre le vaisseau sur son socle. Contrairement à l'autre Atlantis, ce socle épouse le vaisseau et le tient bien de par des rainures étudiées pour. Si vous soulevez l'Atlantis, le socle vient avec. Il n'y avait pas ça avec l'autre qui était juste posé dessus, presque en équilibre, ce qu me fait toujours des frayeurs quand je dois le déplacer.

Je vérifie si les diodes fonctionnent, ça aussi, c'est angoissant. Mais tout semble aller. Aoshima, c'est de la qualité.

Toshiro renaît à la vie.

J'éteins et je fixe le dôme.

Puis le drapeau, qui flotte dans le vent de l'espace, tout le monde sait qu'il y a de l'air là-haut...

Ah, fixer les ancres... Alors là, nerveux s'abstenir. C'est TRES agaçant. C'est comme un jeu de fête foraine, il faut mettre le piton dans le tout petit anneau de la chaîne, le tout sans prise correcte et dans un logement rikiki avec la porte qui gêne... Handicap maximum!

J'ai réussi à mettre les deux en moins de 10 mn, j'ai eu de la chance. Je me suis aidé... de mon souffle! Je mettais l'anneau dans le logement et je le "poussais" en soufflant dessus pour qu'il s'accroche au piton. C'était sport... Asthmatique s'abstenir.

Une fois l'anneau fixé, fermez la porte et orientez la chaîne vers l'encart du milieu, attention c'est un coup à le décrocher du piton dedans...

Voilà, il est monté. Un magnifique vaisseau fidèlement reproduit. Une de ces pièces dont la qualité fait la fierté d'une collection et l'émerveillement des invités venues la contempler. Vous êtes fan d'Albator? Alors c'est bien simple, vous DEVEZ l'avoir.