SUPER SHOGUN: CARRIE BLOODY VERSION

Quand j’ai appris qu’un remake de Carrie était à l’affiche au cinéma en 2013, j’ai eu un facepalm de compétition. Connaissant par coeur le film de De Palma, je ne voyais vraiment pas l'intérêt de faire un remake de ce film, sauf celui de faire du blé. De plus, je n’avais pas encore vu Kick-Ass, et Chloe Grace Moretz, je ne savais même pas qui c’était. Rien ne pouvait donc m’attirer sur ce long-métrage.

Hollywood aime les remakes. La stratégie est simple, qu’ils soient bons ou pas, les gens ayant aimé le premier opus, et encore plus s’il est culte, iront voir la version moderne. Les studios rentrent le plus souvent dans leurs frais. C’est faire un film sans prendre de gros risques. Mais là, tout de même, s’attaquer à un des chefs-d’œuvre de De Palma, il fallait oser. Je ne serai pas étonné d’apprendre qu’un jour, un remake de Scarface débarque.

Après avoir subi le choc Kick-Ass, voir ici, je suis retombé sur Carrie 2013 et le nom en haut de l’affiche, « Chloe Grace Moretz », m’interpella. Là, je savais qui c’était. Mon facepalm s'est transformé en étonnement. Hit-Girl tenant le rôle de Carrie ? Ça n’allait pas. Elle était bien trop jolie pour ça. Pour jouer une ado fracassée par une mère cinglée, on ne prend pas une pom-pom girl-like. La Carrie d’origine, Sissy Spacek, était parfaite dans ce rôle : maigre, javélisée, tavelée, des yeux bizarres, on était à des kilomètres du canon de beauté esthétique de l’époque et c’était justement ça qu’il fallait faire. Là pour ce remake, on prend une blonde avec une belle petite gueule. Non, ça ne collait pas. Et comble du casting foireux, pour incarner la mère givrée, c’est Julianne Moore qui fut choisie. Très grande actrice au demeurant, sous-employée à mon sens à Hollywood, mais que je ne voyais pas du tout faite pour ce rôle là non plus. Bref, ça partait mal.
Mi-avril 2014, juste pour voir l’interprétation de Chloé, je me suis topé ce nouveau Carrie, sous-titré « La Vengeance » comme il fut vendu en France (même ce titre ne m’inspirait pas !) et en avant pour la diffusion.

Bon, ce remake n’apporte rien de plus et copie beaucoup le premier film mais, honnêtement, je m’attendais à bien pire. Julianne Moore fut la bonne surprise. Les maquilleurs, et surtout coiffeurs, ont fait d’elle une véritable folle (les cheveux roux, raides et très longs déjà…) Son talent naturel a fait le reste. Elle m’a bluffé dans son numéro d’hystérique mystique maso et soutient parfaitement la comparaison avec la première actrice de 1976, Piper Laurie, qui était pourtant très forte.
Pour Chloe Grace Moretz, c’est différent. Elle est bien, surtout quand elle pleure, mais à tendance à surjouer ses regards de côté quand elle se sent observée ou découvre ses pouvoirs. Par contre, mention spéciale pour la scène de la punition après le bukkake au sang de porc. Il est évident qu’elle a travaillé avec des mimes pour certains mouvements de mains et de bras. J’ai beaucoup apprécié sa grâce (aha !)

Les « méchants » sont vraiment insupportables et l’on attend avec impatience que ces gens, qui sont clairement identifiés dès le début du film comme des enfoirés, soient tués. C’est notre dessert. A noter que la salope blonde de Carrie version 1976, « Chris », celle qui taille des plumes à John Travolta dans la voiture, c’est Nancy Allen, la même qui jouera plus tard le rôle de Ann Lewis, la copine flic de Robocop.

Comme je l’aurais fait si j’avais été réalisateur ou le scénariste de ce remake, ils ont multiplié la puissance des pouvoirs de Carrie et ses effets dévastateurs. Et encore, je serai allé bien plus loin, il y a tellement de choses à faire avec la télékinésie. A ce propos, vous pouvez (re)voir Furie, de De Palma sorti en 1978, qui est presque une suite non avouée de sa Carrie, avec John Cassavetes, Amy Irving et Kirk Douglas. La dernière demi-heure montre une débauche de puissance assez impressionnante.

Toujours à propos de Carrie, et pour finir sur De Palma, une suite directe du film existe, sortie en 1999 et tout bêtement intitulée Carrie 2, et que je vous encourage de voir si ce n’est pas déjà fait. Non pas parce que c’est bon, mais justement parce qu’on est à la frontière du nanar. L’une des scènes du début, pourtant grave, m’a fait hurler de rire la première fois que je l’ai vue. C’est le suicide d’une gamine qui saute du toit et s’explose la tronche, au sens littéral de la chose, dans le pare-brise d’une voiture. Et un jeune con s’approche avec sa caméra, filme la scène horrible et déclare :

- Putain de merde ! Elle est à qui cette bagnole ?

Carrie La Vengeance se regarde, ce n’est pas parfait mais c’est un divertissement acceptable. Il permet à Chloe de monter une marche de plus vers les étoiles. Je suis persuadé qu’elle va devenir l’une des N°1 d'Hollywood dans les cinq prochaines années. Il ne lui manque qu'un film-phare. Elle est encore bien jeune et fait ses classes pour l’instant. Petit poulet deviendra gros.

Question merchandising, Neca, encore eux, se sont lancés dans la production de seulement deux figurines sur ce film. Deux Carrie, la première dans sa robe de bal et l’autre ensanglantée. J’ai décidé de choisir cette dernière pour des raisons évidentes et, malgré la très mauvaise impression que me fit leur figurine de Hit-Girl sur la même actrice, voir ici, j’ai persisté. Ils se sont bien rattrapés cette fois.